Insolites
Date: 11/06/1890
LE MAITRE D’HOTEL

B. vient d’être licencié de son emploi de maître d’hôtel. Il va, subrepticement, revenir aux écuries dans la nuit du 3 avril 1890, avec des idées bien arrêtées. Il va blesser, volontairement, le premier cheval et lui faire « à l’aide d’un couteau, 4 blessures dans le flanc et dans la poitrine ».

Il occasionne le même type de blessures au deuxième animal.

Poursuivi, il ne conteste pas les faits, se contentant de les justifier par un esprit de vengeance, estimant avoir été maltraité et injustement renvoyé par son employeur.

Le droit pénal étant d’application stricte ,même à cette époque ….. la Cour d’Appel va considérer que les chevaux ne rentrent pas dans la catégorie des bestiaux, que l’infraction n’a pas eu lieu publiquement et qu’ainsi, le triste sieur B. « ne peut tomber que sous l’application du paragraphe 1 de l’Article 479 du Code Pénal qui punit d’une manière générale ceux qui ont volontairement causé des dommages aux propriétés mobilières d’autrui ».

La Cour condamne donc B. à 30 F d’amende.

Malgré de nombreuses recherches, il n’a pas été possible de connaître le sort final des deux chevaux.

( Cour d’Appel de Besançon – Chambre Correctionnelle – 11 juin 1890 ).    

Claudine Eutedjian, Nathalie Moulinas

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