Monsieur X. grand entraîneur de galopeurs devant l' Eternel, mais par ailleurs, fanatique des micros tendus, va réclamer 70.000 € de dommages et intérêts au jockey Y., coupable de l'avoir dénigré à l'occasion d'une interview dans un journal spécialisé, juste la veille du Grand Prix du Président de la République.
Il estime que Y. " Cravache d'Or " grâce à lui, a dépassé les bornes de la critique et lui a organisé une " mauvaise réclame ".
Après réflexion, il demandera, en outre, la publication de la décision dans le brûlot.
" Cravache d'Or ", caché derrière le principe de la liberté d'expression, osait rappeler que X. avait, lui-même, traité les jockeys d'obstacles de " danseuses " et précisé dans son journal favori : << J'entraîne de façon assez impitoyable. Je ne suis pas pour mettre les chevaux dans du coton. Plus on les bichonne, plus ils sont fragiles. Ainsi, il s'opère une sélection naturelle qui fait aussitôt ressortir les meilleurs. Ca passe ou ça casse. Et lorsque ça casse, précisait-il, j'appelle leur propriétaire et je leur dis : Monsieur, votre cheval n'est pas fait pour ce métier, il faut s'en débarrasser. Moi, je ne veux plus le voir chez moi >>.
Y. n'ayant fait que rappeler ces éléments, notre entraîneur est débouté. Le jockey pourra jouer 3500 € de dommages et intérêts.
Quelque peu perfide, les juges ajoutent : << Et comme tout procès a un coût et que ce coût est généralement élevé dans le milieu des courses où l'argent coule indéniablement à flot, il est juste et équitable que Y. obtienne une indemnité de 4000 € au titre des frais de procédure...>>.
( Tribunal de Grande Instance de Laval - 22 avril 2002 )
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